quarta-feira, 29 de abril de 2009

Com o incremento da Missa Tridentina na Igreja cresce a esperança de vermos o Santo Padre Bento XVI também a celebrar a Missa Tridentina


Nous avons demandé à l'Abbé Claude Barthe de nous livrer ses réflexions après la célébration d'une messe selon la forme extraordinaire par le Cardinal Cañizares dans la cathédrale de Rome :

Cette génération incrédule veut-elle un signe, demandera-t-on avec l’Évangile ? Voilà le plus fort qui vient de lui être donné… avant le suivant.


On se souvient que le 24 mai 2003, à l’initiative de l’association Una Vox, de Turin, très proche de la Fraternité Saint-Pie-X, le cardinal Castrillón avait célébré dans la basilique de Sainte-Marie-Majeure, une messe pontificale selon le missel tridentin. C’est à cette occasion qu’il avait déclaré : « L'Église tient pour égaux en droit et en dignité tous les rites légitimement reconnus, et elle veut qu’à l’avenir ils soient conservés et favorisés de toute façon… L’ancien rite romain conserve donc dans l'Église son droit de citoyenneté ».

Une messe par un cardinal de Curie, dans une basilique romaine, c’était déjà très fort. Mais depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts du Tibre : l’élection de Benoît XVI ; le Motu proprio de 2007 ; la levée de l’excommunication des quatre évêques de la Fraternité Saint-Pie-X.


Voici donc que la semaine dernière, le mardi 22 avril, le Préfet de la Congrégation pour le Culte divin, autrement dit le responsable majeur de la liturgie romaine, le « ministre de la liturgie » du Pape en personne, le cardinal Antonio Cañizares, a célébré pontificalement, dans la cathédrale du Pape, à savoir en la basilique Saint-Jean-de-Latran, une messe en forme extraordinaire. Il s’agissait au reste d’un magnifique pontifical au « faldistoire » (ou « fauteuil », siège mobile en forme de X qui se place au bas des degrés du côté de l’épître), le trône épiscopal de Saint-Jean-de-Latran étant proprement celui du Pape.


En outre, cette consécration solennelle du Motu Proprio montrait en exemple un institut religieux de « réforme », dont a déjà parlé Paix liturgique, institut missionnaire, en pleine expansion dans le monde et appliquant pleinement le Motu Proprio. La semaine précédente, le 16 avril, le P. Manelli, supérieur des Franciscains de l’Immaculée, avait déjà célébré dans la cathédrale de Rome, en la forme extraordinaire, une messe à l’occasion du huit-centième anniversaire de l'approbation de la règle franciscaine. Ces Franciscains de l’Immaculée forment un institut particulièrement intéressant. De même que les carmélites ont depuis longtemps une branche qui s’est constituée pour refuser un aggiornamento dévastateur (les carmélites de la Mère Maravillas de Jésus), les franciscains ont désormais une branche qui s’oppose à la dérive sans fin de l’ordre de saint François : les Franciscains de l’Immaculée, fondés en 1990 à Bénévent, par le Père Stefano Manelli (leur supérieur) et le P. Gabriele Pelletieri (qui a fait fonction de prêtre-assistant du Pontife, lors de la messe à Saint-Jean-de-Latran). Et bien entendu, ils ont beaucoup de vocations. Ils ont été reconnus de droit pontifical en 1998 et rassemblent dans le monde entier plus de 300 frères, dont une centaine de prêtres et comptent près de 400 religieuses, en Australie, aux États-Unis, au Bénin où ils disposent d’une chaîne de télévision, en Italie, aux Philippines, en France dans le diocèse de Toulon (P. Antoine Santoro). Ils suivent la règle franciscaine, en se distinguant par leur fidélité traditionnelle à cette règle, par leur consécration personnelle à l’Immaculée et désormais… par leur attachement à la forme extraordinaire du rite.


Depuis le Motu Proprio de 2007, cette inclination, sous l’impulsion du P. Manelli, est notoire. Il ose dire tout haut, fort « incorrectement », ce dont tout le monde reconnaît tout bas l’évidence : la crise de la vie religieuse a commencé avec la crise de la liturgie. La réforme de Bugnini a vidé les églises et les séminaires, c’est un fait. Le P. Manelli a donc embrassé avec promptitude, et avec l’appui chaleureux de ses religieux, le Motu Proprio Summorum Pontificum, faisant toujours plus de la forme extraordinaire la forme privilégiée de sa communauté. Les quelques 40 séminaristes de cet institut sont dorénavant formés à l’une et l’autre formes du rite, comme cela devrait l’être dans tous les séminaires. Ils célèbrent en outre toujours « vers le Seigneur ».


C’est donc le Motu Proprio en marche, et en marche irrésistible, qui s’est déployé lors de la messe à Saint-Jean-de-Latran. La direction du pontifical était assurée par un cérémoniaire particulièrement compétent, Don Marco Cuneo, prêtre du diocèse d’Imperia, dont l’évêque est Mgr Oliveri, diocèse qui pourrait bien, avec le temps, laisser de plus en plus de place à la forme extraordinaire et même la privilégier, comme peut-être d’autres diocèses. Rêver tout haut est parfois un acte politique.


Acte premier : messe du Président de la Commission Ecclesia Dei dans la basilique Sainte-Marie-Majeure. Acte second : messe du Préfet de la Congrégation du Culte divin dans la basilique Saint-Jean-de-Latran. Acte troisième : logiquement, ce devrait être la célébration de la messe en forme extraordinaire par un plus haut personnage encore.



Cette célébration pontificale devient d’autant plus plausible que l’affaire de la Fraternité Saint-Pie-X n’a pas été instantanément réglée par la levée des excommunications de ses quatre évêques et qu’une claire séparation de deux domaines, certes connexes, mais cependant distincts – la messe traditionnelle d’une part ; la « réconciliation » de la Fraternité Saint-Pie-X d’autre part – s’impose manifestement au Saint-Siège.
Tant à Rome qu’à Paris, d’ailleurs, et même plus à Paris qu’à Rome, du fait de la ligne imprimée par le cardinal Lustiger qui veut que la célébration du rite traditionnel reste une affaire purement diocésaine. Il y a presque un an, Mgr André Vingt-Trois accordait au P. Batut l'autorisation de célébrer une messe selon la forme extraordinaire dans sa cathédrale Notre-Dame de Paris. On sait l'incroyable succès de cette cérémonie qui réunit le 17 juin 2008, plus de 1200 fidèles un soir de semaine à 19h 30 ! Quelques mois plus tard, le cardinal célébrait lui-même par deux fois la messe extraordinaire dans des paroisses parisiennes : Le 14 décembre 2008 à Saint-Germain-l’Auxerrois et le 4 janvier 2009 à Saint-Eugène. Après l’acte – bien évidemment concerté avec le Pape – du Cardinal Cañizares, Préfet du Culte divin, rien n’interdit d’imaginer Mgr Vingt-Trois, cardinal archevêque de Paris et président de la Conférence des Évêques de France, ne réitère le geste, très fort à l’époque, de son prédécesseur, le cardinal Lustiger, célébrant la messe traditionnelle, dans sa cathédrale, le 2 juillet 1988.

Abbé Claude Barthe
Fonte :Paix Liturgique